Pourquoi les ophtalmos ne proposent rien pour les corps flottants ?

Aurore Allemand • 15 mai 2025

Ils nous écoutent. Ils nous examinent. Et pourtant, à la fin, la phrase tombe : “On ne peut rien faire.”

Cette phrase, des milliers de patients atteints de corps flottants l’entendent chaque année. Elle peut provoquer colère, incompréhension, voire désespoir. Et pourtant… ce n’est pas un abandon. C’est une position fondée sur la prudence, l’éthique, et la réalité médicale.

Pourquoi les ophtalmos ne proposent rien pour les corps flottants ?


Ils ne voient pas ce que vous voyez


Les corps flottants sont invisibles à l’examen classique. Même en fond d’œil, l’ophtalmologue ne perçoit qu’une infime partie du vitré, sauf s’il est extrêmement chargé ou pathologique.

Ce que vous ressentez (taches mobiles, toiles d’araignée, halos) ne correspond pas à ce qu’il peut objectiver. Ce fossé entre ce que vous vivez et ce qu’il observe rend le dialogue difficile… mais il n’est pas un signe de désintérêt.



Une gêne visuelle… sans danger pour la vision


Les corps flottants ne provoquent pas de cécité. Ils n’abîment ni la rétine, ni le nerf optique. C’est pour cela qu’ils sont classés comme un problème fonctionnel non urgent.

Les traitements invasifs comme la vitréolyse laser ou la vitrectomie ne sont pas anodins. Ils comportent des risques réels, parfois supérieurs à la gêne elle-même : décollement de rétine, cataracte, infections intraoculaires.


Conclusion médicale : ne rien faire, c’est parfois protéger.




Alors on fait quoi ? On attend ? On subit ?


Non. Aujourd’hui, on comprend mieux les mécanismes d’adaptation du cerveau. Des études montrent que le cortex visuel peut apprendre à ignorer certains signaux gênants, comme les corps flottants.

C’est le principe de la neuro-adaptation visuelle, comparable à la façon dont le cerveau compense la tache aveugle.


CLEAR s’appuie sur ces découvertes pour proposer un entraînement perceptif. Pas de promesse miracle. Pas de laser. Juste un travail progressif de reprogrammation attentionnelle et d’exposition contrôlée.


✅ En moyenne, 7 patients sur 10 rapportent une réduction significative de la gêne au bout de quelques semaines d’entraînement.



Ce que vous pouvez faire dès maintenant


  • Demandez un fond d’œil complet si ce n’est pas déjà fait, pour exclure tout risque grave.
  • Observez vos flottants : leur forme, leur vitesse, leur comportement. Cette prise de conscience est la première étape de l’habituation.
  • Renseignez-vous sur les approches non invasives validées. Laissez le temps à votre cerveau… et donnez-lui les bons outils.




Alors on fait quoi ? On attend ? On subit ?


Pas forcément.

Pendant longtemps, on pensait qu’il n’y avait rien à faire. Aujourd’hui, on sait que ce n’est pas tout à fait vrai. La gêne peut diminuer, même si les corps flottants sont toujours là.


Pourquoi ? Parce que le cerveau a cette capacité étonnante : il peut apprendre à filtrer ce qui le dérange, comme il le fait naturellement avec la tache aveugle que nous avons tous, ou avec le nez que nous ne voyons plus malgré sa présence constante dans notre champ visuel.


Ce phénomène, qu’on appelle compensation perceptive, n’est pas magique. Il repose sur des mécanismes bien réels de neuroplasticité : le cerveau réorganise ses connexions pour mieux tolérer un signal qu’il ne peut pas supprimer.


Certaines zones du cortex visuel peuvent réduire l’impact des signaux perturbants en s’ajustant progressivement. Ce processus prend du temps, mais il explique pourquoi certaines personnes finissent par “ne plus y penser”, tandis que d’autres restent bloquées dans l’inconfort.


Ce n’est pas l’intensité des corps flottants qui compte… c’est la façon dont votre cerveau les traite.


Et c’est là que de nouvelles pistes s’ouvrent. Non pas pour supprimer les corps flottants — ce que la médecine ne permet pas encore sans risque — mais pour apprendre à vivre avec sans en souffrir.


 l’ophtalmologue ne perçoit qu’une infime partie du vitré, sauf s’il est extrêmement chargé ou pathologique.


Ce que vous pouvez faire dès maintenant


La première étape, c’est de vérifier que tout va bien sur le plan médical. Si ce n’est pas encore fait, prenez rendez-vous pour un fond d’œil complet. C’est indispensable pour écarter tout risque lié au vitré ou à la rétine, notamment un décollement postérieur ou des déchirures périphériques. Un simple examen en consultation permet souvent de vous rassurer.


Ensuite, observez. Oui, vraiment. Prenez le temps de regarder vos corps flottants : leur forme, leur vitesse, la façon dont ils réagissent à vos mouvements oculaires ou à la lumière. Cette observation active n’a rien d’anecdotique : elle enclenche un processus d’habituation, en réconciliant ce que vous voyez et ce que vous ressentez. On sait aujourd’hui que la conscience visuelle joue un rôle essentiel dans l’adaptation.


Enfin, informez-vous. Explorez les nouvelles approches non invasives, basées sur la stimulation perceptive, l’habituation progressive et la reprogrammation attentionnelle. Certaines méthodes s’appuient sur les capacités naturelles du cerveau à filtrer les signaux parasites. Ce sont des pistes sérieuses, sans danger pour vos yeux, qui peuvent vous aider à reprendre le contrôle sur votre quotidien visuel.


Ce n’est pas une solution miracle. C’est un chemin. Et comme tout chemin, il commence par une décision : ne plus rester passif face à l’inconfort.




Les ophtalmos sont nos alliés


Ils ne sont pas là pour minimiser votre gêne. Ils sont là pour protéger vos yeux. Lorsqu’un ophtalmologiste vous dit qu’il n’existe pas de traitement, il ne vous tourne pas le dos : il vous évite une intervention potentiellement risquée. La vitrectomie, même partielle, peut entraîner des complications graves. Le laser, quant à lui, est encore sujet à débat dans la communauté scientifique.


Leur prudence n’est pas un abandon. C’est une ligne de conduite fondée sur le principe « primum non nocere » : d’abord, ne pas nuire.


Mais cela ne signifie pas que vous devez rester seul. Il existe aujourd’hui des démarches complémentaires, qui ne remplacent pas le suivi médical mais le prolongent autrement : en prenant en compte la dimension subjective de votre gêne, en mobilisant les ressources de votre système visuel, en vous redonnant un rôle actif.


C’est une autre manière d’envisager les choses. Une approche parallèle, respectueuse, qui ne s’oppose pas à la médecine, mais la complète.

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