Qui est le plus touché par les corps flottants ? Une affection plus fréquente qu’on ne le pense

Rédaction Clear • 27 février 2025

Vous avez déjà remarqué ces petites ombres ou filaments qui dérivent dans votre champ de vision, surtout en regardant un ciel clair ou un écran blanc ? Vous n’êtes pas seul. Les corps flottants concernent une large partie de la population et peuvent devenir une véritable gêne au quotidien. Mais qui est le plus à risque ?

Courant, mais sous-estimé


Les myodésopsies, plus connues sous le nom de corps flottants, sont souvent considérées comme une simple nuisance visuelle. Pourtant, elles affectent près de 75 % des personnes de plus de 50 ans et peuvent survenir beaucoup plus tôt chez certaines populations à risque.


Selon une étude publiée dans JAMA Ophthalmology, environ 30 % des patients consultant un ophtalmologiste rapportent des corps flottants gênants, et pour 15 % d’entre eux, l’impact sur la qualité de vie est significatif.


Alors, qui est le plus touché par ces perturbations visuelles ?


1. Les plus de 50 ans : une conséquence du vieillissement du vitré


Le vieillissement est la cause principale de l’apparition des corps flottants. Avec l’âge, le vitré – cette substance gélatineuse qui remplit l’intérieur de l’œil – se liquéfie progressivement et se détache partiellement de la rétine, un phénomène appelé décollement postérieur du vitré (DPV).


  • À 50 ans, près d’une personne sur deux présente des signes de dégénérescence du vitré.
  • Après 80 ans, près de 90 % des individus en souffrent.


Dans la plupart des cas, le cerveau apprend à les ignorer, mais chez certains patients, ils restent persistants et gênants, perturbant la lecture, la conduite et même l’usage des écrans.


2. Les myopes : une prédisposition naturelle aux corps flottants


Si vous êtes myope, vous avez deux à trois fois plus de risques de voir des corps flottants. Pourquoi ? Parce que l’œil myope est plus allongé, ce qui fragilise la structure du vitré et accélère sa liquéfaction.


Une étude menée par l’American Academy of Ophthalmology a révélé que :

  •  67 % des myopes forts (au-delà de -6 dioptries) développent un DPV avant 50 ans.
  •  Chez les très forts myopes (-10 dioptries et plus), les corps flottants peuvent apparaître dès 20 ou 30 ans.


Pour ces patients, les myodésopsies ne sont pas seulement une gêne : elles peuvent aussi signaler un risque accru de complications comme le décollement de rétine, nécessitant une surveillance ophtalmologique régulière.


3. Les patients opérés de la cataracte : une apparition soudaine après chirurgie


La chirurgie de la cataracte est l’intervention ophtalmologique la plus courante dans le monde, avec plus de 20 millions d’opérations chaque année. Si elle améliore nettement la vision, elle peut aussi accélérer la survenue de corps flottants.


Des études montrent que :

  • 21 % des patients opérés constatent l’apparition de corps flottants dans les semaines suivant l’intervention.
  • Ce risque grimpe à 50 % en cas d’implantation d’un cristallin artificiel multifocal.


La raison est simple : l’intervention modifie la pression intraoculaire et peut provoquer un décollement postérieur du vitré prématuré.


4. Les inflammations intraoculaires : une cause plus rare mais sérieuse


Dans certains cas, les corps flottants ne sont pas liés au vieillissement mais à une inflammation intraoculaire, comme l’uvéite.

  •  Cette pathologie touche environ 38 personnes sur 100 000 chaque année.
  •  Elle est responsable de 10 % des cas de cécité dans les pays développés.


Dans ces situations, les corps flottants ne sont pas seulement gênants, ils sont souvent accompagnés d’autres symptômes comme une baisse de la vision, une douleur oculaire ou une sensibilité à la lumière. Un suivi médical est indispensable.


5. Les traumatismes oculaires : une cause sous-estimée


Un choc violent à l’œil peut endommager le vitré et provoquer des corps flottants, même chez des personnes jeunes.


  • Un coup direct à l’œil peut provoquer un hémorragie vitréenne, entraînant la formation de particules visibles dans le champ de vision.
  • Un traumatisme peut aussi déstabiliser le vitré et accélérer sa liquéfaction.


Même un simple frottement intense des yeux pourrait, dans certains cas, aggraver une fragilisation préexistante du vitré.


6. Certaines maladies systémiques : un lien indirect


Certaines pathologies non ophtalmiques pourraient favoriser la présence de corps flottants :


  • Diabète : il augmente le risque de rétinopathie diabétique, mais aussi de modifications du vitré.
  • Hypertension artérielle : une mauvaise circulation sanguine dans l’œil pourrait altérer la structure du vitré.
  • Maladies inflammatoires chroniques (polyarthrite, lupus, Crohn, sclérose en plaques, etc.) : elles peuvent affecter les tissus conjonctifs et potentiellement le vitré.


Dans ces cas, les corps flottants ne sont pas la cause principale de la maladie, mais peuvent être un symptôme indirect.



7. Une prédisposition génétique ?


Certaines personnes développent des corps flottants très tôt sans raison apparente. On soupçonne :


  • Une structure vitréenne naturellement plus fragile chez certaines familles.
  • Un facteur héréditaire prédisposant à un vieillissement prématuré du vitré.
  • Un lien avec des troubles du tissu conjonctif, comme le syndrome de Marfan, qui altère les tissus du vitré.


Bien que ce point ne soit pas encore totalement prouvé, il est fréquent de voir des personnes jeunes et en bonne santé développer des corps flottants sans cause évidente.


8.Le stress et les fluctuations hormonales : un impact possible sur la perception


Certaines personnes développent ou perçoivent plus fortement leurs corps flottants dans des périodes de stress intense ou de changements hormonaux (grossesse, ménopause, troubles hormonaux).


  • Le stress favorise une hypervigilance sensorielle qui peut amplifier la perception des corps flottants.
  • Des variations hormonales affectent la qualité du collagène et pourraient fragiliser le vitré chez certaines femmes.


Dans ces cas, il est possible que les corps flottants soient présents depuis longtemps, mais deviennent plus visibles sous l’effet de l’attention accrue ou de modifications physiologiques temporaires.



un phénomène multifactoriel


Si les personnes de plus de 50 ans, les myopes, les opérés de la cataracte et les patients atteints d’uvéite restent les profils les plus concernés, d’autres causes existent. Les traumatismes, l’exposition intense à la lumière, le stress, certaines maladies systémiques et même une possible prédisposition génétique pourraient aussi jouer un rôle.


Les corps flottants ne sont donc pas uniquement un phénomène lié à l’âge. Ils peuvent toucher des jeunes en parfaite santé, parfois de manière inexpliquée. C’est pourquoi la recherche continue d’explorer les multiples facteurs pouvant influencer leur apparition et leur perception.


Quand faut-il s’inquiéter ?


Dans la majorité des cas, les corps flottants sont bénins, mais certains signes doivent vous alerter :


  • Une apparition soudaine d’un grand nombre de corps flottants.
  • La présence d’éclairs lumineux (photopsies), qui peut indiquer un décollement de la rétine.
  • Une perte de vision partielle ou un voile noir.


Si vous ressentez l’un de ces symptômes, consultez immédiatement un ophtalmologiste.



par Rédaction Clear 19 juin 2025
Ils apparaissent un jour dans le champ visuel. Taches, filaments, nuages mobiles. Parfois discrets. Parfois obsédants. Que sont ces “corps flottants” ? Pourquoi apparaissent-ils ? Et surtout : que peut-on faire quand ils gâchent la vue ? Nous avons posé toutes les questions — même les plus dérangeantes — à un spécialiste de la vision. Voici ses réponses. Ce que vous voyez, ce ne sont pas des illusions. Ce sont de petites opacités situées dans le vitré, ce gel transparent qui remplit l’œil entre le cristallin et la rétine. Ces opacités projettent des ombres sur la rétine quand la lumière les traverse. Résultat : vous percevez comme des taches, des filaments, des bulles… qui semblent flotter et se déplacer quand vous bougez les yeux. Est-ce que c’est grave ? Dans la grande majorité des cas, non. C’est gênant, parfois très invalidant sur le plan fonctionnel ou psychologique, mais ce n’est pas dangereux pour la santé visuelle si le fond d’œil est normal. En revanche, si les corps flottants apparaissent brutalement, en nuage dense ou avec des flashs lumineux, il faut consulter en urgence. Cela peut révéler un décollement du vitré ou une déchirure rétinienne. Pourquoi apparaissent-ils ? Les causes sont multiples. Le plus souvent, c’est le vieillissement du vitré. Il se liquéfie, se détache de la rétine, et des fibres de collagène s’agglutinent. Mais ils peuvent aussi apparaître plus tôt chez : • les myopes (surtout fortes myopies), • les personnes opérées de la cataracte, • après un traumatisme oculaire, • ou parfois sans cause apparente. Est-ce que les écrans ou le stress peuvent les provoquer ? Les écrans ne causent pas directement les corps flottants, mais ils peuvent amplifier la gêne. Un fond clair, une fixation prolongée, une fatigue oculaire : tout cela accentue la perception. Quant au stress, il n’est pas responsable de leur apparition, mais il aggrave souvent la gêne ressentie. Le cerveau devient plus sensible, plus focalisé sur l’inconfort. Est-ce que ça peut disparaître ? Pas vraiment. Les corps flottants ne s’évaporent pas, mais ils peuvent se déplacer en dehors de la zone centrale, ou devenir moins visibles à mesure que le cerveau s’y habitue. C’est ce qu’on appelle l’habituation visuelle. Peut-on vraiment s’y habituer ? Oui. Et ce n’est pas qu’une question de patience. C’est un mécanisme actif. Le cerveau apprend à ignorer les signaux perturbants — comme il ignore naturellement la tache aveugle ou le nez dans notre champ visuel. Cela s’appelle la neuro-adaptation. Ce processus varie selon les personnes : certains s’habituent vite, d’autres mettent des mois, voire jamais sans aide. Quel examen faut-il faire ? Un fond d’œil avec dilatation est indispensable, surtout si les corps flottants sont récents ou s’accompagnent d’éclairs lumineux. C’est le seul moyen de vérifier que la rétine n’est pas déchirée ou décollée. Une OCT du vitré peut aussi être utile, mais elle n’est pas systématique. Pourquoi les ophtalmologistes ne proposent rien ? Parce que la médecine ne dispose que de deux options : • la vitrectomie, une chirurgie invasive avec des risques (décollement de rétine, cataracte, infection) • ou la vitréolyse au laser, efficace dans des cas très ciblés mais encore controversée. Dans la majorité des cas, les ophtalmologistes préfèrent ne rien faire pour éviter de nuire, car le risque du traitement est jugé supérieur à la gêne. Ce n’est pas un abandon, c’est une prudence éthique. Mais du coup… on fait quoi ? On explore une autre voie. Celle du cerveau. Il ne s’agit pas de supprimer les corps flottants, mais d’apprendre à les tolérer, à les filtrer. Des programmes d’entraînement visuel basés sur la neuroplasticité permettent d’amplifier l’habituation naturelle, via des exercices de focalisation, de désensibilisation, ou de simulation contrôlée. Est-ce que ces méthodes marchent vraiment ? Des résultats cliniques préliminaires et des retours patients montrent que plus de 70 % des personnes entraînées rapportent une réduction significative de la gêne. Cela ne veut pas dire que les corps flottants disparaissent, mais qu’ils deviennent moins visibles, moins envahissants, moins obsessionnels. Est-ce que c’est accessible à tous ? Oui. Ces approches sont non invasives, réalisables à domicile, et adaptées à tous ceux qui souffrent d’une gêne sans indication chirurgicale. Le plus important, c’est la régularité : c’est un travail d’adaptation, pas un traitement instantané. Un dernier mot pour ceux qui en souffrent ? Ne restez pas seul. La gêne est réelle, même si elle est invisible aux autres. Ce que vous ressentez mérite d’être reconnu, accompagné, compris. Il n’existe peut-être pas de solution radicale aujourd’hui, mais il existe des chemins de soulagement, basés sur ce que le cerveau sait faire de mieux : s’adapter. Participer à notre enquête
yeux animaux corps flottant
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